[Le coin ciné de CLeM'] - Morse : Låt den rätte komma in

Oskar est un adolescent fragile et marginal, totalement livré à lui-même et martyrisé par les garçons de sa classe. Pour tromper son ennui, il se réfugie au fond de la cour enneigée de son immeuble, et imagine des scènes de vengeance. Quand Eli s'installe avec son père sur le même pallier que lui, Oskar trouve enfin quelqu'un avec qui se lier d'amitié. Ne sortant que la nuit, et en t-shirt malgré le froid glacial, la jeune fille ne manque pas de l'intriguer... et son arrivée dans cette banlieue de Stockolm coïncide avec une série de morts sanglantes et de disparitions mystérieuses.



Morse est un film Suédois de 2008. Ça fait quelques années que les pays Nordiques nous livrent des films de grande qualités. J'avais découvert en 2005 au Festival de Cannes l'excellent Voksne mennesker/Dark horse et ce film là, Morse est ce qu'on peut qualifier de chef d'œuvre !

Le scénario est des plus intéressants et c'est clair que à côté, Twilight c'est de la chiure de moineau lépreux putréfiée . Beaucoup de poésie, les acteurs sont convaincants et le personnage d'Eli est très bien incarné car la fille en elle même à un visage mystérieux. Dans quelques plans, elle donne l'air d'avoir des dizaines d'années en plus et ça sert bien le personnage. La bande originale y est pour beaucoup et les paysages enneigés donnent à cette histoire un goût mystique.

"Tiré des ténèbres par l'amour, être enseveli et soudainement sauvé par une main amie. Une main amie totalement inattendue. C'est ce que raconte mon histoire, une histoire d'amour avant tout...L'amour d'Eli libère Oskar, à tel point qu'elle parvient à le faire se considérer sous un jour nouveau, lui donnant la force et la confiance nécessaire pour se défendre seul. Plus peureux, ni victime. Mais Eli est un vampire, un vrai, de ceux qui vivent du sang des autres. Et le titre du livre, "Let The Right One In", fait référence à ce que je considère comme l'aspect moral le plus intéressant des vampires : ils doivent être invité à entrer, à vous approcher... Pas besoin de sang et de gore à l'excès. Tout est naturellement là. Je tente plus que tout de décrire la façon dont les gens réagissent quand ils se retrouvent devant l'inconnu. Notre réalité est pure et fragile. Nous vivons nos vies à la recherche du bonheur. Mais toujours avec la vague sensation que tout cela peut nous être retiré, à tout moment. Un voile subtil nous sépare de la chute, du monstre, de l'assourdissante obscurité".